L’Ebola est mortel. Lavez-vous régulièrement les mains au savon. Désinfectez tout a l’eau de javel. Signalez vite tout cas suspect au 143 ou au 101

mardi 27 février 2018

dimanche 26 mars 2017

VIIIème JEUX DE LA FRANCPHONIE EN CTE D’IVOIRE. ET APRÈS ?

Du 21 au 30 juillet 2017, la VIII ème édition des jeux de la francophonie se tiendra à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’ensemble des 84 pays membres de cette organisation se réuniront autour du sport. Expression de la solidarité et du partage entre ces Etats, elle est surtout l’opportunité pour la Côte d’Ivoire de questionner l’état de ses infrastructures sportives.
Le partage Entre le 21 et le 30 juillet Abidjan sera la capitale de la solidarité et du partage. Les échanges se dérouleront autour des compétitions sportives suivantes : athlétisme, lutte libre et lutte africaine, basketball, football, judo, tennis de table, handisport athlétisme, cyclisme sur route. Au titre des concours culturels : chanson, conte, dans e de création, littérature, photographie, peinture, sculpture, Hip-Hop, marionnettes et jonglerie. Pour la création : création numérique et pour le développement durable. Abidjan attend 4000 participants artistes et sportifs, 3 000 bénévoles, 700 journalistes, 500 000 spectateurs et 500 000000 millions de téléspectateurs. Au-delà des jeux L’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) abritera les 4 000 participants de cet événement. Le village des athlètes sera construit avec des matériaux préfabriqués. Et c’est là que se pose une question fondamentale. Quel sera l’héritage de la VIIIème édition pour l’INJS en particulier et pour la Côte d’ivoire en général ? Cette édition devrait être l’opportunité pour la Côte d’Ivoire de doter cet établissement de formation en infrastructures modernes, homologués et durables. Les générations d’enseignants d’EPS pourront être mieux formés.

lundi 14 mars 2016

GRAND-BASSAM, « UNE SI LONGUE SOIRÉE » : LES LEÇONS D’UNE ATTAQUE TERRORISTE

Le dimanche 13 mars vers 12h45, un commando prend d’assaut 3 hôtels de la station balnéaire de Grand-Bassam à une quarantaine de kms à l’est d’Abidjan. Le bilan est lourd : 23 blessés et 18 décès dont 15 civils et 3 membres des forces spéciales. Au-delà des morts et des blessés, quelle leçon peut-on tirer de cette attaque.
Grand-Bassam comme ville martyr La vieille capitale ivoirienne, Grand-Bassam, a fait l’objet d’une violente attaque. Pendant de longues heures, des terroristes semé la terreur. Le gouvernement a décrété 3 jours de deuil national et élevé le niveau du dispositif de sécurité. Des ressortissants Ivoiriens, Français, allemand (la Directrice de l’Institut Goethe, Henrike Groß), Burkinabé, Camerounais, Maliens. La première leçon qu’il convient de tirer est sans nul doute les motivations du choix de la cible, de la Côte d’Ivoire et de Grand-Bassam. Les liens traditionnels qui lient la Côte d’Ivoire à la France font d’elle une cible. La France est l’un des pays phares qui lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest et ses alliés dont la Côte d’Ivoire devient, par ricochet, des cibles. Mieux, ce pays abrite la base de l’opération Barkhane lancée depuis le 1er août 2014 avec plusieurs soldats. La Côte d’Ivoire est elle-même engagée auprès des soldats au Mali pour combattre les terroristes. Aussi, la ville de Grand-Bassam est située loin d’Abidjan, plus surveillée. Elle offre des possibilités d’extraction avec, en prime, un plan marin, après une attaque contrairement à Abidjan où la mobilité peut être réduite. Aussi, la cité balnéaire a été sectionnée parce qu’elle offre plus de possibilités d'atteindre des occidentaux, cibles privilégiées dans ce genre d'action. Il faut dire que ces derniers sont plusieurs à fréquenter les plages bassamoises en fin de semaine pour se détendre. A côté d'eux se trouvent aussi une bonne partie de la classe moyenne et de nombreux jeunes qui se présentent comme d'idéales cibles molles. Enfin, le jour, 13 mars n'est pas anodin. Il coïncide avec l'apothéose d'une semaine chargée d'évènements socio-culturels et politiques comme le Marché des arts et du spectacle africain (MASA) et le dîner gala 2016 de la fondation Children of Africa de la première Dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara. Ces 2 évènements ont fonctionné comme le rendez-vous du gratin mondial de la politique, du sport, du cinéma, de la musique, etc. Le retentissement médiatique de l'attaque n'en est plus que mieux assuré.
Et après ? Engagée dans une guerre asymétrique à l’image des autres villes de la côte ouest africaine, la Côte d’Ivoire est devenue, depuis le dimanche 13 un pays qui est obligée de revisiter toute son armée. Une loi de programmation militaire doit s’inscrire dans une stratégie globale qui va au-delà de la Côte d’Ivoire. Elle doit être logée dans une vision plus large qui tient compte du contexte mondial. Pour ce faire, l’une des premières choses est de veiller à ce que la greffe opérée entre les anciens éléments de la rébellion ivoirienne et ceux des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), adhère pleinement et entièrement. Et que les frères ennemis d’armes regardent dans la même direction. La Côte d’Ivoire sort d’une longue crise qui a affecté profondément les capacités de son armée. D’autre part, la stratégie de communication de la radio Télévision Ivoirienne (RTI) en période de crise doit être révisée. En lieu et place de match de football et autres émissions ennuyeuses diffusées pour « tuer le temps » avant que la hiérarchie ne se prononce, une cellule de crise permanente et disponible doit être à même de réagir dans un délai très court en vue de réduire sinon briser la spirale de la rumeur. Elle sera opérationnelle avec un cahier de charge précis qui lui donne le mandat et les moyens nécessaire pour agir.

dimanche 1 novembre 2015

Autopsie de la présidentielle 2015 en Côte d’Ivoire

Les rideaux sont tombés. Les micros ont été rangés. Les mégaphones se sont tus. Les tambours ne parlent plus. En lieu et place un groupe a sorti la fanfare pour célébrer sa victoire alors que les perdants réfléchissent à leur avenir politique. Derrière ce branle-bas, se profile un nouveau paysage politique ivoirien. Votez-moi !
Entre le 9 et le 23 octobre 2015 les candidats à l’élection présidentielle ont battu campagne. 1à au début, la Commission Électorale Indépendante (CEI) a finalement donné le top départ à 8 candidats qui se ont finalement accrochés leurs crampons dans les starkings blocks. Les 2 femmes et les 6 hommes qui voulaient porter sur leurs épaules l’avenir de la Côte d’Ivoire ont commencé la « chasse » aux électeurs. Véritables prophètes doublés de magiciens marketteurs, ils ont promis monts et merveilles aux populations vivant en Côte d’Ivoire. Les petits poucets, au nombre de 6 (Konan Kouadio Siméon, Lagou Adjoua Henriette, Kouadio Konan Bertin, Kouangoua-Jacqueline et Gnangbo Kacou et Affi N’Guessan) étaient littéralement laminés et écrasés par la puissante machine électorale du candidat-Président, Alassane Ouattara qui, comme dans Mortal Kombat faisait feu de tout bois avec ses alliés du Rassemblement Des Républicains (RHDP) à l’aide de posters géants, camions mobiles, ballons, gonflables, villages électorales, etc. Les petits poucets se disputaient timidement les interstices des panneaux d’affichage et les pans de murs défraichis des quartiers.
Kangoua Jacqueline, candidate indépendante
Violence de genre, genres de violence
L’un des faits marquants de la campagne électoral est sans nul doute la violence faite aux femmes. Les affiches distribuées aux candidats par la CEI présentaient les impétrants avec une belle part faite aux hommes. L’affiche affichait la discrimination. En effet, au bas de celle-ci, figurait les noms et prénoms des candidats avec, en bas, la mention « candidat ….. ». Le mot « candidat » désigne la qualité de l’impétrant avec, malheureusement, la référence masculine. Pour le candidat du Front Populaire Ivoirien (FPI) par exemple, on pouvait lire « Candidat FPI ». Pour le Président-candidat, « candidat RHDP ». Pour les femmes, on lisait « Kouangoua-Jacqueline candidat indépendant » et « Lagou Adjoua Henriette candidat RPC ». Comme si ces deux femmes, si « minoritaires » et si peu « représentatives » soient-elles, n’existaient pas, ou plus précisément étaient des hommes. Des hommasses. En clair, tous les candidats, quelque soient leur genre étaient perçus comme des hommes. Parce que certainement, la politique est l’affaire des hommes. En le faisant, la CEI a violé le droit de ces femmes d’être des femmes à part entière dans cette meute d’hommes. La CEI et toutes les structures impliquées dans le processus électoral ont royalement violé le droit de ces femmes. Mais, ensorcelées par les effluves dangereux du pouvoir, aucune de ces femmes n’a daigné lever le petit bout du petit doigt pour se plaindre. Comme si cela était normal. La mécanique de la violence symbolique a bien fonctionné. Elles ont tellement intégré cette forme de violence qu’elle est devenue normale dans leur manière de penser et de se représenter le monde, la vie politique. Victimes expiatoires du syndrome de Stockholm, elles sont tombées sous le charme d’un système qui les a lobotomisées au point qu’elles acceptent leur situation. Le comble, aucun membre de leurs staffs n’a perçu et dénoncé ce préjudice. A côté de cette violence basée sur le genre, on a vu pendant la campagne électorale, une violence qui s’est exprimé sur, par et avec les affiches. On a assisté a une vraie fusillade au cours de laquelle les affiches on servi de munitions entre les mains des acteurs de cette campagne. Les affiches des uns et des autres étaient déchirées. Lorsqu’elles n’étaient pas détruites systématiquement, les candidats subissaient la furia de leurs concurrents. En effet, sur leurs clones, les affiches, les yeux, la bouche et les nez des candidats étaient percés. On perce les yeux du candidat pour exprimer sa colère. On lui coupe les oreilles pour « ne pas l’entendre ». Cela reflète la violence multiforme qui traverse le champ politique ivoirien depuis la disparition du Président Félix-Houphouët Boigny en 1993. Recomposition du paysage politique : RHDP, toujours plus haut, toujours plus fort !
Affiches de campagne déchirées. Photo Silué
Le Président-candidat, avec le RHDP a reçu un plébiscite en remportant 83,66% des suffrages. Score sans appel. Le « tako kélé », le « un coup, KO » a marché. Alassane Ouattara a littéralement écrasé, chapardé ses adversaires. Ils n’ont eu aucune chance devant lui. La victoire d’ADO confirme la pertinence et la puissance de l’alliance entre le RDR et ses alliés du Parti Démocratique Africain (PDCI), l’Union pour la Démocratie en Côte d’Ivoire (UDPCI), l’Union Pour la Côte d’Ivoire (UPCI) et le Mouvement Des Forces d’Avenir (MFA). Comme en 2010, le RHDP rafle la mise. Au point de pousser ses animateurs à vouloir créer un parti unifié. Les adversaires du RHDP ont tenté de se regrouper au sein de la Coalition Nationale pour le Changement (CNC) pour ralentir voire freiner la machine électorale du RHDP. Les « frondeurs » du FPI et du PDCI n’ont pas pu opérer le changement. La CNC a explosé, emporté dans ses rêves. Le coup d’Affi Le représentant du FPI, Affi N’Guessan a remporté 9,29% de votants. Score lilliputien devant les 83% d’ADO. Opposant sorti de la cuisse du pouvoir en place à la suite d’une querelle judiciaire, Affi a été « désigné » comme président du FPI. Comme un bon sniper, il a su éliminer ses concurrents-camarades du FPI en mobilisant le fouet de la justice qui, à tour de bras, a mis fin à toute opposition par des arrestations et d’autres décisions judiciaires. Dernier des Mohikans de la guerre des héritiers du Président Gbagbo, Affi est allé à l’élection très affaibli, très contesté, très détesté. Il a été victime de son incapacité à rassembler les « fils » de Gbagbo et à pérenniser son héritage politique. Ses 9% sont un indicateur du manque de légitimité dont il souffre dans son propre parti.
Le plus jeune des candidats à la présidentielle 2015, KKB.
Les jeunes loups en embuscade, Ouattara. Et après ! Si l’on s’en tient aux propos d’Alassane qui compte quitter le pouvoir à la fin de ce deuxième mandat, on peut, dès à présent s’interroger sur l’avenir politique de la Côte d’Ivoire. En effet, Alassane Ouattara est le dernier du trio de feu des héritiers d’Houphouët-Boigny qui n’avait pas encore accéder au palais. En effet, après, Henri Konan Bédié et Gbagbo Laurent, c’était le tour d’Alassane Ouattara. Et cela signe en même temps la fin d’une génération, celle des seniors qui sont tous atteint par la limite d’âge pour briguer la fonction de Président. Du coup, 2020 ouvre la voie à l’arrivée aux affaires d’une nouvelle génération d’acteurs politiques. Au nombre de ceux-ci, on peut citer, Soro Guillaume, l’actuel Président de l’assemblée nationale et Hamed Bakayoko, le tout puissant Ministre de l’intérieur. Ce sont de redoutables jeunes loups aux dents longues. Leurs CV sont impressionnants. Si l’un a été à la fois le porte-flambeau de la rébellion apparue en Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002 et le leader du puissant syndicat étudiant, la Fédération Estudiantine et Scolaire (FESCI), l’autre a aussi été leader de jeunesses et est actuellement une pièce maitresse du système Ouattara. Comme Soro a dirigé l’armée des Forces Nouvelles (FN), Hamed Bakayoko est le patron de la police de Côte d’Ivoire. Et de l’ambition politique, les deux hommes en ont suffisamment. A côte de Soro et Bakayoko, d’autres jeunes, tout aussi ambitieux pointent le bout de leur nez. Ce sont, entre autres, Kouadio Konan Bertin, KKB, son nom de « guerre » en politique. Contrairement aux autres, vient de capitaliser une expérience dans l’élection présidentielle. Comme les deux premiers, KKB a lui aussi la force et la témérité de défier la vielle garde politique. Il n’a pas hésité à se présenter à l’élection présidentielle et a se mettre à dos tous les « elders » et leurs thuriféraires. Ambitieuse, courageuse et intelligente, cette nouvelle classe politique monte. Le renouvellement des cadres politiques ivoirien est en cours. Les jeunes arrivent avec de nouvelles approches, de nouveaux modes de participation politique qui sont parfois à la limite du légal, de la légalité. En effet, devant des anciens qui peinent ou plutôt traient les pieds pour passer le flambeau, les jeunes loups n’hésitent pas à user de la force, de la violence et de la ruse pour s’opposer pour s’imposer. Gageons que cette fougue n’entrainera pas la Côte d’Ivoire dans un autre tofelskreis, cercle vicieux.

vendredi 17 juillet 2015

Pro Patria ! Pro Genre : des filles à la gendarmerie ivoirienne

Des filles à la Gendarmerie
Le contexte militaire de la Côte d’Ivoire : le cas de la gendarmerie Jusqu’à une date récente, l’armée ivoirienne, à l’image de la plupart de ses consœurs, se distinguait par une faible présence des femmes dans ses rangs. Ils étaient surtout clairsemés dans les écoles de formation notamment, l’Ecole Militaire Préparatoire Technique de Bingerville (EMPT) et la gendarmerie. En effet, corps d’élite réputée pour sa loyauté et son professionnalisme, la gendarmerie avait toujours fermé ses portes aux filles. La Côte d’Ivoire dispose de 2 écoles pour former les gendarmes : l’école de gendarmerie d’Abidjan et l’école de gendarmerie de Toroguhé. Aucune fille n’a été enregistrée dans ces écoles. La fermeture des portes de ces écoles relève d’arguments essentialistes. Les corps d’élite de l’armée sortent de la cuisse de la gendarmerie qui, sous tous les régimes, à donné naissance à de redoutables unités dont les plus célèbres sont l’Unité d’intervention de la gendarmerie (UIGN), l’Escadron de Protection des Hautes Personnalités (EPHP). On se souvient également du Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (CECOS) dont le centre de coordination était logé à l’école de gendarmerie d’Abidjan. Depuis 2011, les gendarmes se comptent parmi les éléments du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles de Côte d’Ivoire (CCDO). Mais le fleuron de la gendarmerie reste son unité de commandos, ces hommes invulnérables qui, au bout d’une éprouvante formation arborent fièrement sur leur tête, ‘’le saignant’’, le béret de couleur rouge sang qui les distingue de leurs pairs. Ce contexte viril a, pendant longtemps, servi d’argument majeur pour refuser l’entrée de filles à la gendarmerie. Trop d’exercices, trop de sueur, trop de sang. Bref, trop de testostérones pour des filles trop délicates, trop fragiles, trop précieuses. Pour les farouches défenseurs de l’interdiction des femmes à la gendarmerie, les infrastructures pour les recevoir n’existent pas. Pis, du fait de leur genre, elles se supporteraient pas la dureté, la rudesse des exercices liés à la formation. Les unités de combattantes de la gendarmerie ne sont pas faites pour elles. ADO, PISSANCI, le maculé civil qui dérange le mono En janvier 2014, lors de la cérémonie de présentation de vœux, le Chef de l’État ivoirien, en sa qualité de Chef des armées avait annoncé ou plutôt enjoint ses collaborateurs à ouvrir les portes du ‘’sanctuaire’’ de la gendarmerie aux filles. Depuis lors cette idée avait fait son bout de chemin. Les techniciens en charge de ce domaine ont surtout travaillé. Et le résultat est là. La première cohorte d’élèves sous-officiers de gendarmerie entrera à Torès (Toroguhé) à a rentée prochaine. C’est presqu’un crime de lèse majesté qu’à commis le Président Alassane Ouattara. Sans crier gare, ce civil vient briser et casser une pratique rigide jalousement gardée et farouchement défendue par des ‘’monos’’, seuls gardiens de l’inexpugnable citadelle d’Akandjé. Le Président porte bien le sobriquet dont il a été affublé, ‘’ADO PISSANCI’’, Alassane la puissance invincible. Comme un impertinent, il a bousculé un vieux stéréotype qui fait de la femme une personne inférieur à l’homme. Ces jeunes filles, comme des clones du Général de Brigade, Akissi Kouamé, feront certainement des émules. Et ces dernières briseront le syndrome de ‘’la seule femme à …’’. En effet, il ne s’agit pas de pointer du doigt une femme dans la meute d’hommes et la désigner comme ‘’la seule femme à …’’ mais plutôt comme ‘’l’une des femmes qui …’’. La mesure prise par le premier responsable de l’armée est minimaliste. Elle cantonne les femmes dans le registre des suiveuses, des exécutantes. Les élèves gendarmes n’occuperont que des postes de sous-officiers c’est-à-dire des exécutantes qui suivent des ordres. Mais de petites mains tissent de grands et beaux tapis. Et nul doute que d’ici quelques années, ces filles seront officiers et qu’au-delà, le concours d’entrée à la gendarmerie au titre d’officier sera ouvert également aux filles. Pour que ‘’Pro Patria, pro Lege’’ devienne ‘’Pro Patria, pro Genre’’ !

jeudi 1 janvier 2015

Côte d'Ivoire : Perspectives 2015

Gbagbo Laurent
Bilan 2014 Le 31 décembre 2014 a tiré le rideau de l'année qui vient de s'écouler. Que de mouvements et de retournements! Tous les secteurs d'activités ont connu des remous.
Alassane Ouattara
Au plan économique, de nombreux efforts ont été consenti par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des ivoiriens. Si, certaines mesures semblent avoir changé le cadre de vie par la construction de et la réhabilitation de ponts, de routes, etc., il n'en demeure pas moins que le niveau de pauvreté reste élevé. Le bilan de la santé est mitigé. Des mesures vigoureuses dont la gratuité des soins pour les femmes en couche ont été
Simonne Gbagbo
prises. Mais, dans les faits, la réalité est triste. Le dispositif ivoirien de prévention pour empêcher l'apparition et le développement du virus Ebola été efficace. Aucun cas n'est apparu en Côte d'Ivoire et la stratégie de riposte est en place. Le paiement des soins est pratiquée. Les plateaux techniques des établissements sanitaires ne sont pas dotés en matériels adéquats pour mettre en œuvre la mesure. La santé coûte toujours cher.
Henri Konan Bédié
L'école dans son ensemble a connu peu de crises hormis les mouvements des universités publiques. Mais de nombreux efforts orientés en direction des jeunes filles ont été entreprises pas la Ministre de l'éducation nationale Kandia Camara, notamment la lutte contre les grossesses en milieu scolaire. La grande muette a été très bruyante. Les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont été traversé par des crises. La plus grosse crise a, sans nul doute, été le soulèvement des soldats pour le paiement de leurs soldes de 2009. Plusieurs villes ont été paralysées. Le très médiatique Ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko, continue de lutter contre l'insécurité qui continue de perdurer das le Nord de la Côte d'Ivoire. Le registre culturel ivoirien a connu une certaine vitalité. Le nouveau ministre a poursuivi et initié des actions en faveur des anciens du cinéma, de la musique, de la danse, etc. Les mérites des anciennes gloires ont non seulement été reconnus mais elles bénéficient de certaines prestations qui leur permettront de vivre paisiblement leur retraite.
Charles Blé Goudé
Le champ politique a été mouvementé. Les procès de Laurent Gbagbo, Simonne Gbagbo, Charles Blé Goudé et les autres militants du FPI ont fait l'essentiel de l'actualité ivoirienne. La scission entre les frères du RHDP a commencé lors des élections législatives et municipales. Le RDR et le PDCI se sont disputés les sièges et les régions. Perspectives 2015 L'année 2015 est spéciale. Elle est une année électorale. Les enjeux politiques qui sous-tendent ces élections sont énormes. L'alliance RHDP est traversé par une guerre des frères d'hier. L'appel de Daoukro d'Henri Konan Bédié le 17 septmebre 2014 officialise et systématise le ralliement du PDCI au RDR pour les élections présidentielles de 2015. Bédié invité ses militants à voter pour le RDR. Mais sans compter certains militants du plus vieux parti de Côte d'Ivoire qui sont des candidats. Essy Amara, Charles Konan Banny et Kouadio Konan Bertin alias KKB se posent comme de véritables pourfendeurs du mot d'ordre du Président Bédié. Ils ont été rejoint par des intellectuels comme Tiburce Koffi qui vient d'être débarqué de la direction de l'INSAAC pour avoir refusé d'obtempérer. Au pire des cas, ces déçus du PDCI vont se présenter sous la bannière de candidats indépendants. La conséquence directe de cette initiative est la fragmentation des voix du RHDP, ces militants qui en 2010 ont permis à cette alliance d’accéder au pouvoir.On peut aussi, dans un autre registre supposer un rapprochement entre ces candidats et l'opposition notamment, le FPI. Mais le FPI est lui-même est en proie a des soubresauts. L'ex Président Gbagbo Laurent est opposé dans une violente lutte à Affi N'Guessan l’actuel président du parti. Le parti est d'autant plus bousculé que la justice ivoirienne vient d'invalider la candidature de Gbagbo a la présidence du parti. L'autre coup d'épée de la justice est la ferme volonté de la justice internationale de juger l'ex Président par le biais de la CPI pour les violences post électorales de 2010. Comme si cela ne suffisait pas, l'épouse de l'ex Président est jugée par la justice locale avec plusieurs militants du parti. Toute cette pression est censée
Essy Amara
briser ce parti. Affi N'Guessan en allant aux élections de 2015 ne pourra pas gagner ces élections dans la mesure où il n'a pas été adoubé par la base du FPI. Il est considéré pas ces derniers comme un faire-valoir venu pour donner un cachet de crédibilité à l'élection d'Alassane Ouattara s'il est élu. Plusieurs options sont plausibles. Le FPI peut boycotter les élections de 2015 et inviter les militants à ne pas voter pour Affi N'Guessan dans le but de lui faire subir le même sort que Mamadou Koulibaly, Président du parti politique LIDER et ex locataire de l'Assemblée nationale et allié de Laurent Gbagbo. L'autre schéma pour le FPI est d'inviter ses militants à voter pour le meilleur candidat opposé à l'appel de Bédié et à Alassane Ouattara. L'objectif étant de faire tomber le Président Ouattara et d'enfoncer Bédié. Mamadou Koulibaly qui semble être le seul adversaire d'Alassane Ouattara ne peut pas remporter les élections. Il ne bénéficie pas du soutien des militants du FPI. C'est sans doute la crainte du rapprochement entre le FPI et le PDCI qui pousse le RDR à mettre sous pression tous les partis de l'opposition selon l'adage qui recommande que la meilleure stratégie en politique est l'attaque.
Hamed Bakayoko, le puissant Ministre de l'intérieur
Enfin, la succession du Président Alassane Ouattara pointe son nez. Les deux dauphins, le tout puissant Shérif d'Abidjan, Hamed Bakayoko mène une guerre sourde contre le redouble chef de l'ex rébellion des FAFN, Soro Kigbafori Guillaume nouveau locataire de l'Assemblée nationale. Le premier est titulaire du Ministère d'Etat, Ministère de l’intérieur. Il dispose donc de tout l'appareil de sécurité légitime et légal de Côte d'Ivoire. Toutes les forces de défense sont entre ses mains dont les redoutables forces spéciales et les renseignements généraux. Il a aussi le capital sympathie de son clan, les Kôyaka, groupe ethnique allié aux Malinké communément appelés Dioula. En plus, il est très proche du couple présidentiel. Grand communicateur à l'allure de jeune premier il vend bien son image grâce à son puissant réseau dans le milieu de la communication (artistes chanteurs, animateurs radio surtout de la radio NOSTALGIE, etc.). Les hommes du spectacle, de la nuit et du show bizz sont ses alliés. Son image de lutteur voire de loubard lui vaut aujourd’hui le surnom de Hambak. Soro Guillaume, alias Bogota, est un redoutable adversaire politique. Il est l'ancien filleul de Laurent Gbagbo qui, dans une certaine mesure l'a aidé à construire sa carrure politique lors de son militantisme estudiantin à la FESCI, en tant que secrétaire général de la FESCI. Entre 2002 et 2010, il a été à la tête de la rébellion des FAFN en tenant d'une main de fer une armée de rebelles composée de soldats déserteurs des FDS, de volontaires et de détenus. La zone Centre Nord Ouest (CNO) tenue par la rébellion a fonctionné durant ces années de chef rebelle comme une ''école'' où il a appris a administrer un territoire, des hommes et des ressources. Dans le cadre des accords de Ouagadougou, Soro Guillaume a occupé de hauts postes dont celui de Premier Ministre. En mettant ses hommes au service d'Alassane Ouattara lors de la bataille d'Abidjan Soro Guillaume a montré ses talents de
Kouadio Konan Bertin
Chef des armées. Ce qui lui vaut aujourd’hui son poste de Président de l’Assemblée nationale. Il est aujourd’hui la deuxième personnalité du pays. En clair, Soro jouit d'un immense capital politique qu'il peut reconvertir facilement dans son réseau politico-diplomatique et militaire. Sa faiblesse réside dans son image de chef rebelle. Il fonctionne comme un stigmate qui fait parfois de lui un allié peu fréquentable. Malgré tout, il fait un lifting de son image pour se débarrasser de ses oripeaux de chef rebelle en communiquant beaucoup par des publications (livres, tweets, etc.). En plus la plupart des responsables des FRCI sont les Com'Zones qui ont fait allégeance à Soro Guiklaume. Or ces chefs ont des hommes qui ont presque tous été reversés dans l'armée régulière. En clair, Soro Guillaume dispose toujours d'une armée invisible de soldats prêts à se battre pour et avec lui. Et les nombreux épisodes de désobéissance et de troubles dans l'armée peuvent être mis à l'actif de l'invisible visible main de Soro. Les deux hommes, Soro Guillaume et Hamed Bakayoko se donnent des crocs en jambes dans la même armée qu'ils contrôlent tous les deux de différentes
Charles Konan Banny
façons. Ils se disputent tous les deux la sympathie des Dioula, nom générique donné aux populations du nord qui ont soutenu largement Alassane Ouattara en 2010 avec, en fond, les Sénoufo derrière Soro Guillaume et les Kôyaka proches d'Hamed Bakayoko. Il reste à craindre que la guerre de ces deux dieux ne soit une catastrophe pour les populations vivant en Côte d'Ivoire en 2010. La galaxie du RDR sera secouée par ces deux poids lourds. La vielle garde du RDR animée par les héritiers du patriarche Gbon dont Aamadou Coulibaly risque de se faire rafler la mise par ces deux dinosaures. Les partis résiduels comme l'UDPCI et le MFA, memebres du RHDP seront obligés de faire allégeance aux deux. La réalité politiques s'impose à eux.

vendredi 26 décembre 2014

Armées africaines et occidentales : le cercle des contradictions

MILITAIRES
Afrique et africaines : le cercle de feu Le terrorisme sous ses formes les plus diversifié connaît un regain en Afrique depuis quelques années. L'idée de tuer pour terroriser apparaît comme un mode d'expression privilégié dans le débat. En Somalie, au Kenya et plus récemment au Mali, des hommes et des femmes donnent ou se donnent la mort. L'Afrique qui semblait à l'abri de ce phénomène se positionne progressivement comme une autre terre du Jihad. Les extrémismes les plus de type islamiques s’amplifient. Et en la matière, le Nigeria rafle la mise à des pays comme l’Algérie qui, il y a quelques années, enregistrait son lot de tueries. Afrique et Occidentaux : la fausse dialectique entre le maître et l'élève La multiplication des actes d’attentats a occasionné le retour en force des armées coloniales en Afrique. Ils reviennent. Nombreux et mieux armés: consultants militaires, attachés militaires, soldats, mercenaires. Ils sont présents et exercent dans des groupes armés appelés, de façon sexy, des OMP (Opérations de Maintien des Nations Unies) ou forces d'interposition. Et le plus souvent, elles s'inscrivent dans la guerre par procuration. Elles n'obéissent pas à la chaîne de commandement officielle. La seule autorité est le pays ou plutôt l'ex puissance coloniale en proposant de se muer en force d'intervention rapide ou force de réaction. Barkhane et Africom en sont quelques les symboles. Lorsqu'elles ne se battent pas contre des terroristes, elles forment et équipent les armées africaines. La question fondamentale qu'il convient de se poser est de savoir quelles sont ces armées qui passent leur temps à former et quelles sont ces armées qu'on forme sans pour autant qu'elles soient capables d'assurer leur mission de protection des Etats. Les formateurs sont nuls ou les apprenants sont des cancres. Ou derrière la collaboration, ils se cachent des desseins inavoués.